Comme vous nous sommes des travailleurs, des chômeurs, des précaires.
Et comme pour la plupart d’entre vous, le travail nous est devenu un environnement étranger, hostile, nuisible à notre équilibre et à notre santé. Pire, dans la plupart des cas, ce temps vendu à un patron ne nous permet même pas de vivre décemment au quotidien, tant la paye est maigre.
Le travail ne nous appartient pas mais nous possède à mesure qu’il nous détourne de notre existence propre, qu’il colonise notre vie.
Comme vous, nous ne souhaitons plus que d’autres, les patrons, les soit-disant spécialistes, les sociologues, les psychologues, les politiciens, les journalistes pensent et parlent à notre place de ce que nous vivons et subissons chaque jour au travail.
Mais si à première vue le tableau paraît bien sombre, l’horizon est peut-être plus dégagé qu’il n’y paraît. Car c’est en reprenant la parole, en échangeant sur nos expériences respectives, en brisant l’isolement qui nous met en concurrence et nous dresse les uns contre les autres que, peu à peu, nous reprendrons conscience de l’immense force qui est la nôtre.
Cette force collective est celle des exploités, des dominés qui n’ignorent pas cette vérité car ils la vivent chaque jour : Nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes !